Les Amériques et les Caraïbes s'unissent pour la transformation des systèmes alimentaires lors de la réunion régionale « Bilan 4 ans après le Sommet sur les systèmes alimentaires »

©FAO/Cristina Arancibia
Du 7 au 9 avril 2025, des dirigeants et des acteurs du changement de toute l'Amérique latine et des Caraïbes se sont réunis à Santiago, au Chili, pour participer à la Réunion préparatoire régionale en vue du deuxième Bilan du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (Bilan 4 ans après le Sommet sur les systèmes alimentaires). Organisé par le Pôle de coordination des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (Le Pôle) en collaboration avec l'Équipe interinstitutions des Nations Unies sur les systèmes alimentaires pour l'Amérique latine et les Caraïbes, cet événement de trois jours a marqué un moment charnière pour évaluer les progrès accomplis, renouveler les engagements et aligner les priorités en vue du Bilan 4 ans après le Sommet sur les systèmes alimentaires, qui se tiendra à Addis-Abeba, en Éthiopie, en juillet prochain.
La séance d'ouverture a été marquée par les discours percutants de dirigeants régionaux et mondiaux. La Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Amina J. Mohammed, a salué les progrès accomplis par la région dans la réduction de la faim et a appelé à un engagement plus fort et plus inclusif. Valeska Naranjo, Secrétaire exécutive du système Elige Vivir Sano au Chili et Coordonnatrice nationale, a réaffirmé l'engagement du pays hôte en faveur de systèmes alimentaires durables et équitables. María-Noel Vaeza, Directrice régionale de l'ONU Femmes et Présidente du Groupe de travail des Nations Unies sur les systèmes alimentaires pour l'Amérique latine et les Caraïbes, a souligné la nécessité de placer le leadership des femmes et l'égalité des sexes au cœur de la transformation. L'économiste en chef de la FAO, Maximo Torero, a insisté sur l'urgence d'équilibrer la production alimentaire, la protection de l'environnement et l'accessibilité financière. Stefanos Fotiou, directeur du Pôle, a ouvert la réunion par un appel à l'action, encourageant les pays à prendre des mesures audacieuses et intégrées pour transformer les systèmes alimentaires grâce à l'action pour le climat, au financement et à l'équité. Giovanni Escalante, représentant de l'OPS (Organisation panaméricaine de la santé), a souligné le rôle central de la santé et de la nutrition. Khaled Eltaweel, du Pôle, a souligné le rôle essentiel de la région dans la sécurité alimentaire mondiale.
La réunion préparatoire s'est tenue en marge du 8e Forum sur le développement durable pour l'Amérique latine et les Caraïbes 2025, qui a rassemblé plus de 45 participants en personne et plus de 100 participants virtuels. Parmi les délégués figuraient les coordonnateurs nationaux de 21 pays, des représentants d'agences des Nations unies, d'institutions régionales, de la société civile, de petits exploitants agricoles, de pêcheurs artisanaux, du monde universitaire, des peuples autochtones, des jeunes et du secteur privé.
Tout en se félicitant des progrès notables accomplis, les participants ont également réfléchi aux défis importants qui restent à relever, notamment l'augmentation des inégalités et les effets du changement climatique, ainsi que les lacunes persistantes en matière d'investissement et de responsabilité. Dans le même temps, ils ont mis en évidence les atouts et les opportunités de la région, tels que la forte coopération multilatérale, l'engagement dynamique de la société civile et l'engagement commun en faveur d'un développement inclusif et durable. Ceux-ci constituent une base solide pour faire progresser la transformation des systèmes alimentaires dans toute la région.
Réflexion sur les progrès accomplis
Les pays de la région ont fait état d'efforts importants pour intégrer la transformation des systèmes alimentaires dans leurs politiques, stratégies et plans d'investissement nationaux. La protection sociale, l'alimentation saine, la coordination intersectorielle et l'aménagement du territoire sont des domaines clés dans lesquels les actions ont pris de l'ampleur. La collaboration régionale et l'apprentissage entre pairs ont été cités comme des catalyseurs essentiels, même si des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir une mise en œuvre cohérente et un impact à grande échelle.
Placer les personnes au centre de la transformation
Un message régional fort a émergé autour de la nécessité de placer les personnes au cœur de la transformation, en particulier celles qui produisent, distribuent et préservent les aliments. Les participants ont souligné les contributions essentielles des petits agriculteurs, des pêcheurs artisanaux, des communautés autochtones, des femmes et des jeunes dans la mise en place de systèmes alimentaires résilients et inclusifs. Ces groupes ne sont pas seulement des acteurs clés de la production alimentaire et de la gestion de la biodiversité, mais aussi des agents d'innovation et de connaissances. Les jeunes femmes, en particulier, sont confrontées à des obstacles multiples, mais font preuve d'un leadership fort pour conduire le changement aux niveaux local et national. La réunion a souligné l'importance de reconnaître leurs droits, de garantir un accès équitable aux ressources et de créer des environnements propices où leurs voix guident les politiques et les investissements. L'autonomisation de ces groupes n'est pas seulement une question de justice, mais une condition préalable à une transformation significative et durable.
Renforcer la responsabilité et la gouvernance inclusive
Les participants ont souligné l'importance de cadres de gouvernance inclusive qui prennent en compte les voix des jeunes, des femmes, des peuples autochtones et de la société civile. Tout au long des sessions, des appels ont été lancés en faveur de l'institutionnalisation de plateformes de dialogue national, de la mise en place de systèmes de données et de suivi, et de l'établissement de mécanismes participatifs de responsabilisation. La région a exprimé son vif souhait de passer d'un engagement volontaire à des processus durables, transparents et axés sur les résultats.
Convergence des systèmes alimentaires et de l'action pour le climat
L'alignement des systèmes alimentaires sur les objectifs climatiques et de biodiversité a été un thème central. Les parties prenantes ont souligné la nécessité de reconnaître la cohérence des politiques entre les secteurs et la transformation des systèmes alimentaires comme un élément central des stratégies nationales en matière de climat. À l'approche de la COP30, la région se prépare à amplifier sa voix et à présenter des approches intégrées qui renforcent la résilience et réduisent les impacts environnementaux.
Valoriser la science, les jeunes et les systèmes de connaissances
Les institutions scientifiques et les jeunes leaders ont souligné l'importance de combler le fossé entre la recherche, les connaissances traditionnelles et l'élaboration des politiques. Le renforcement des interfaces entre la science et la politique, l'investissement dans les systèmes de données et le soutien à l'innovation menée par les jeunes sont apparus comme des priorités régionales. Les parties prenantes ont également plaidé en faveur d'un accroissement des investissements dans le renforcement des capacités et la recherche participative.
Débloquer des investissements pour la transformation
Tout au long de la réunion, un message récurrent a été l'urgence d'augmenter les investissements. La création d'environnements propices, grâce à la clarté réglementaire, à la stabilité des politiques et à des incitations en faveur de pratiques durables, a été soulignée comme une condition préalable. Des outils tels que le financement mixte, les mécanismes d'investissement intelligents pour le climat et les marchés publics inclusifs ont été reconnus comme essentiels pour débloquer des capitaux et amplifier l'impact. Les partenaires de développement ont réaffirmé leur volonté de soutenir les pays par un appui financier et technique adapté.
Contributions régionales aux objectifs du Bilan 4 ans après le Sommet sur les systèmes alimentaires
La réunion de Santiago a donné lieu à des messages régionaux forts, alignés sur les trois piliers du processus « Bilan 4 ans après le Sommet sur les systèmes alimentaires » :
- Réfléchir aux progrès accomplis : les participants ont documenté les avancées concrètes, partagé les innovations et identifié les goulets d'étranglement et les inégalités persistants.
- Partenariats et suivi des engagements : la région a réaffirmé son engagement en faveur d'une gouvernance inclusive et de la transparence, avec des propositions visant à améliorer le suivi des progrès et des engagements.
- Débloquer des investissements pour les systèmes alimentaires : la réunion a mis en avant des solutions de financement pratiques et souligné l'importance de la coopération régionale pour éliminer les obstacles et développer les modèles efficaces.
Prochaine étape : Addis-Abeba
La dynamique lancée à Santiago se poursuivra lors du bilan mondial « Bilan 4 ans après le Sommet sur les systèmes alimentaires » qui se tiendra à Addis-Abeba en juillet prochain. Forts d'objectifs communs, d'expériences concrètes et d'alliances renforcées, les pays d'Amérique et des Caraïbes sont prêts à apporter des solutions audacieuses et à parler d'une seule voix au niveau régional. En transformant les systèmes alimentaires en plaçant les personnes et la planète au centre, la région ne se contente pas de lutter contre la faim, le changement climatique et les inégalités, elle ouvre également la voie à un avenir durable et inclusif pour tous.
Liens connexes :
- Réunions préparatoires régionales du Bilan 4 ans après le Sommet sur les systèmes alimentaires
- Page de l'événement pour la réunion préparatoire régionale du Bilan 4 ans après le Sommet sur les systèmes alimentaires en Amérique latine et dans les Caraïbes
- Photographies de l'événement