L'Égypte se joint à l'effort mondial visant à établir un lien entre l'alimentation, le climat et la santé avec le lancement de l'Initiative pour la convergence.
Le plan national vise à harmoniser les politiques, à renforcer la résilience et à apporter des avantages durables aux communautés.
Le Caire, Égypte | Juillet 2025 – L'Égypte a officiellement rejoint l'Initiative pour la convergence, un effort soutenu par les Nations unies visant à mieux relier la transformation des systèmes alimentaires, l'action pour le climat et la santé publique. Au cœur de cet effort se trouve le plan d'action Convergence (CAB), une feuille de route nationale visant à harmoniser les politiques, les investissements et les priorités dans les domaines de l'alimentation, du climat, de la santé et des finances.
L'initiative a été lancée lors d'un atelier de lancement de haut niveau organisé dans la nouvelle capitale administrative, qui a réuni plus de 80 représentants d'institutions gouvernementales, du système des Nations unies et de partenaires de développement. Organisé sous l'égide du Comité national égyptien sur les systèmes alimentaires et la nutrition, présidé par le Premier ministre, cet atelier ouvre la voie à une élaboration des politiques plus intégrée et plus résiliente.
« Ce plan d'action reflète nos priorités nationales, renforce la coordination multisectorielle et jette les bases d'une résilience à long terme. Nous devons veiller à ce qu'il soit mis en œuvre avec discipline, données et détermination. » – S.E. Prof. Khaled Abdel-Ghaffar, vice-Premier ministre égyptien et ministre de la Santé et de la Population.
Alimentation et climat en Égypte
Le système alimentaire égyptien est au cœur de l'économie du pays, contribuant à plus de 11 % du PIB et employant près de 28 % de la main-d'œuvre. Il est toutefois confronté à des défis interdépendants : menaces climatiques, pénurie d'eau, coûts de production élevés, forte dépendance vis-à-vis des importations et triple fardeau croissant de la malnutrition (sous-alimentation, obésité et anémie infantile). Ces pressions sont amplifiées par la croissance démographique rapide et la dégradation de l'environnement, qui exercent une pression encore plus forte sur les ressources limitées en terres et en eau.
Ces dernières années, l'Égypte a réalisé des progrès louables grâce à des stratégies nationales ciblant l'agriculture, la nutrition et la durabilité environnementale. Des cadres tels que Egypt Vision 2030, la Stratégie de développement agricole durable, la Stratégie nationale sur le changement climatique 2050 (NCCS) et la plateforme Nexus of Water–Food–Energy (NWFE) témoignent d'une forte volonté politique. Les stratégies en matière de sécurité alimentaire et de nutrition, notamment les feuilles de route nationales pour la transformation des systèmes alimentaires, la Stratégie nationale en matière de nutrition et l'initiative Golden 1,000 Days, visent des résultats essentiels en matière de santé et de développement.
« L'Égypte a été l'un des premiers pays de la région à mener un dialogue national complet sur les systèmes alimentaires, réunissant le gouvernement, les secteurs privés de la société et les milieux universitaires afin de repenser le fonctionnement de nos systèmes alimentaires. Ce dialogue a constitué la base de notre feuille de route nationale. Nous avons lancé notre stratégie sur le changement climatique 2050 parce que nous comprenons que la sécurité alimentaire et la résilience climatique sont les deux faces d'une même médaille. » – S.E. Prof. Dr Khaled Abdel-Ghaffar.
Sur la scène internationale, l'Égypte a joué un rôle clé dans le rapprochement des agendas alimentaires et climatiques, notamment en présidant la COP27, où elle a organisé la toute première Journée de l'agriculture et mené des initiatives telles que l'Initiative sur l'action pour le climat et la nutrition (ICAN) et le Partenariat FAST.
« Compte tenu des défis mondiaux et régionaux auxquels nous sommes confrontés, le besoin de systèmes alimentaires durables est plus urgent que jamais. La transformation n'est pas une option, c'est une nécessité. L'État égyptien a pris des mesures sans précédent pour assurer la sécurité alimentaire et améliorer les moyens de subsistance des citoyens. » – S.E. M. Alaa Farouk, ministre de l'Agriculture et de la Remise en état des terres.
De gauche à droite : S.E. Prof. Khaled Abdel-Ghaffar, vice-Premier ministre égyptien et ministre de la Santé et de la Population ; S.E. M. Alaa Farouk, ministre de l'Agriculture et de la Remise en état des terres.
Élaborer des solutions intersectorielles
L'atelier a vu la participation active des agences des Nations Unies, qui ont mis en avant les efforts nationaux en cours, des programmes de nutrition infantile et des normes de santé maternelle aux infrastructures résilientes au climat et aux initiatives de santé verte. Les discussions ont réaffirmé l'engagement des Nations Unies à soutenir l'Égypte par l'élaboration de politiques fondées sur des données probantes, le renforcement de la gouvernance locale et l'engagement des jeunes.
Malgré les progrès réalisés, une lacune importante subsiste : l'absence de mécanismes institutionnels solides permettant d'harmoniser les calendriers, le financement et les objectifs entre les différents secteurs. L'Initiative pour la convergence, à travers le plan d'action de convergence, vise à combler cette lacune en favorisant la collaboration et en assurant la cohérence entre les politiques alimentaires, climatiques, sanitaires et financières.
« L'Initiative pour la convergence n'est pas seulement pertinente, elle est essentielle », a déclaré Mme Elena Panova, coordinatrice résidente des Nations unies en Égypte. « En alignant les stratégies, en mobilisant des financements et en favorisant des solutions intersectorielles, elle a un impact réel sur les populations et la planète. Avec une population de 108 millions d'habitants, l'Égypte est confrontée à des menaces convergentes – insécurité alimentaire, stress climatique et malnutrition – qui doivent être traitées ensemble. »
« L'initiative pour la convergence de l'Égypte est non seulement importante au niveau national, mais aussi au niveau mondial. L'Égypte fait partie des 10 premiers pays à mettre en œuvre les initiatives pour la convergence. Grâce à ses institutions solides et à ses liens étroits avec les régions arabes et africaines, l'Égypte est bien placée pour partager son expérience et inspirer les autres. » – Khaled Eltaweel, Pôle de coordination des Nations Unies sur les systèmes alimentaires.
Élaboration du plan d'action pour la convergence (CAB)
Pendant trois jours, les parties prenantes ont élaboré conjointement le CAB, identifiant les actions prioritaires pour :
Renforcer la gouvernance et la coordination
Aligner les politiques et la planification
Faire progresser la programmation conjointe dans les domaines de la santé, de la nutrition, de l'agriculture et de l'environnement
Stimuler le financement et les investissements pour des solutions intégrées
« C'est une véritable opportunité de transformer les défis actuels en solutions innovantes pour les communautés », – S.E. l'ambassadeur Abu Bakr Hefny Mahmoud, vice-ministre des Affaires étrangères.
De gauche à droite : Mme Elena Panova, coordinatrice résidente des Nations unies en Égypte ; Khaled Eltaweel, coordinateur principal de programme au Pôle de coordination des Nations Unies sur les systèmes alimentaires ; S.E. l'ambassadeur Abu Bakr Hefny Mahmoud, vice-ministre des Affaires étrangères.
Prochaines étapes
L'Égypte est le deuxième pays arabe et le troisième en Afrique à mettre en œuvre l'Initiative pour la convergence. Le bilan 4 ans après le Sommet sur les systèmes alimentaires étant désormais terminé, l'accent passe de la planification à la mise en œuvre. Le plan directeur guidera le prochain programme du Fonds commun pour les ODD et harmonisera les investissements et les politiques dans les domaines de l'alimentation, du climat, de la santé et des finances.
Dans la perspective de la COP30, l'Égypte suivra et partagera les premiers résultats afin que les enseignements tirés alimentent l'action nationale et l'apprentissage mondial. La poursuite de la collaboration entre les entités gouvernementales, les agences des Nations unies, les partenaires de développement et les parties prenantes locales sera essentielle pour traduire le plan d'action en avantages concrets pour les communautés : des moyens de subsistance plus résilients, une alimentation plus saine, une utilisation plus intelligente des terres et de l'eau, et des services adaptés au climat. Il s'agit d'une voie claire et commune à suivre, et d'une occasion pour l'Égypte de faire preuve de leadership en matière de solutions intégrées dans les domaines de l'alimentation, du climat et de la santé lors de la COP30 et au-delà.
