Le rôle du Pôle lors de la 5e conférence mondiale du programme « Systèmes alimentaires durables » du réseau One Planet

©Maria Giulia Senesi/WFP
Comment les pays peuvent-ils favoriser la transformation des systèmes alimentaires grâce à l'appropriation nationale, à la cohérence des politiques et au financement inclusif ? Cette question a guidé une session de haut niveau organisée le 29 mai 2025 par le Pôle de coordination des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, en partenariat avec le gouvernement brésilien, le PNUE, la FAO, ONU-Nutrition et le CIAT. La session a réuni des coordonnateurs nationaux et des partenaires mondiaux afin d'accélérer l'action en faveur des systèmes alimentaires avant le Bilan 4 ans après le Sommet sur les systèmes alimentaires +4 (UNFSS+4) et la COP30.
Le Dr Stefanos Fotiou, directeur du Pôle, a ouvert la session en appelant les gouvernements à aligner leurs feuilles de route nationales sur les cadres mondiaux tout en mettant l'accent sur l'inclusion, en particulier des femmes, des peuples autochtones, des jeunes et des petits exploitants. Il a également souligné l'importance de la science pour attirer les investissements privés et augmenter le financement climatique.
Le représentant du Brésil, M. Saulo Arantes Ceolin, a souligné la nécessité d'un leadership national fort et d'une intégration des politiques. Le dialogue de convergence du Brésil, qui rassemble les ministères, la société civile, les organisations autochtones et le monde universitaire, a été cité comme un modèle pour relier l'alimentation, le climat et le développement.
Le ministre de l'Agriculture de Gambie, S.E. Demba Sabally, a partagé les enseignements tirés du projet pilote du programme de leadership des jeunes du Pôle. Cette initiative englobe la constitution de réserves foncières, le soutien aux coopératives et l'entrepreneuriat, et vise à créer 150 000 emplois pour les jeunes d'ici 2028. La coopération Sud-Sud et l'échange de connaissances sont également apparus comme des outils essentiels pour développer des solutions adaptées au contexte.
La séance plénière a présenté des exemples nationaux de planification intégrée. L'Indonésie a mis en avant son plan d'action de convergence (CAB), lancé lors d'un atelier en 2024, qui aligne la transformation des systèmes alimentaires sur les CDN et les ODD à travers 20 interventions. Le Pérou a présenté l'outil de suivi des flux financiers à destination des systèmes alimentaires (3FS), qui cartographie les investissements publics et privés afin d'améliorer la transparence financière et la responsabilité.
Les contributions scientifiques ont été mises en avant par Mme Maya Rajasekharan, de l'Alliance of Bioversity International et du CIAT, qui a évoqué l'amélioration des cultures grâce à la biodiversité agricole et son potentiel pour renforcer la résilience, la nutrition et la santé des sols. Elle a souligné la nécessité d'intégrer ces innovations dans les programmes nationaux.
L'envoyé spécial français pour la nutrition, M. Brieuc Pont, a conclu en appelant à une meilleure intégration de la nutrition dans le financement du développement. Citant des recherches selon lesquelles chaque dollar investi dans la nutrition rapporte jusqu'à 35 dollars, il a exhorté les dirigeants à considérer la nutrition comme une priorité à la fois morale et économique.
La session a également mis en évidence les défis à relever, notamment la nécessité d'une intégration plus poussée des connaissances autochtones, d'un renforcement décentralisé des capacités et d'une responsabilité exécutoire. Les représentants des jeunes ont souligné la nécessité de définir clairement les rôles dans la mise en œuvre, et pas seulement dans la consultation.
Le Dr Fotiou a conclu en appelant à une réforme structurelle fondée sur l'inclusion, la science et les réalités locales. Alors que le monde se prépare pour le Bilan 4 ans après le Sommet sur les systèmes alimentaires et la COP30, le message à retenir est clair : les modèles de transformation existent déjà. Il est maintenant temps de faire preuve de volonté politique, de gouvernance solide et de coopération soutenue pour mettre à l'échelle ce qui fonctionne et apporter un changement durable pour les populations et la planète.